SOS d’un doctorant en détresse…

[Retour sur un article d’Anthony Fouqué, issu du blog AGILEA et daté de février 2020]

Comme vous le savez, il est dans l’ADN d’AGILEA de participer à des projets de Recherche et Développement.

En partenariat avec l’école d’ingénieurs IMT Mines d’Albi depuis 10 ans, cet investissement se traduit par des axes de recherche que nous partageons à de potentiels doctorants, qui oseraient s’engager dans une thèse.

Réaliser une thèse en 3 ans, où un certain nombre d’informations doivent être collectées, où des outils doivent être développés et des applications testées pourrait être considéré en soi comme un projet. Et c’est vrai !

Ajoutez à cela l’écriture des articles de conférences, de journaux et de la thèse… Et vous avez tous les ingrédients d’un multitâche explosif !

Imaginez qu’en parallèle de tout cela, vous travailliez dans un milieu professionnel où vous êtes en charge d’aider les projets de vos clients à aller plus vite… Il y a, comment dire… des regards braqués sur vous ! ????

L’écriture d’articles est un processus fascinant du point de vue de la gestion de projets.

Généralement, le processus est le suivant :

  • Vous sélectionnez une conférence « cotée dans le milieu » pour partager vos recherches et écouter celles des autres.
  • Vous sélectionnez le sujet sur lequel vous voulez écrire. .. Il est quand même conseillé que votre sujet d’article soit en lien avec le thème de la conférence.
  • Puis vous commencez à écrire.

Première bonne nouvelle, généralement la conférence est dans plusieurs mois ; deuxième bonne nouvelle, le nombre de pages est en général limité entre 6 et 12 ! Donnez à un étudiant plusieurs mois pour écrire 6 à 12 pages et il en résulte l’inévitable…il ne va pas démarrer tout de suite. Il faut bien faire honneur au syndrome de l’étudiant tout de même !

A un moment dans ce processus, il est quand même probable que votre directeur de thèse souhaite faire un point sur votre article.

projets redaction

Rien de tel qu’un jalon à court terme pour stimuler un étudiant à proposer un morceau d’article. Une première version est fournie. Généralement, ce premier jalon aide l’étudiant (et le directeur de thèse) à orienter le sujet, le contenu, etc. Bref, à cadrer les choses. Vous, l’étudiant, y voyant plus clair sur ce que vous avez à compléter, complétez. La bonne nouvelle est que vous avez suffisamment travaillé en amont (si, si, ça arrive) : le complément est assez rapide à faire.

Vous allez donc pouvoir envoyer la deuxième version à votre directeur de thèse, qui en sera ravi. Non seulement, il n’a pas eu à la réclamer mais en plus cette version est venue suffisamment vite pour lui laisser le temps d’y rentrer en profondeur.

Et c’est là que la boîte à idée de recherche se met en marche (Acte I de la Loi de Parkinson). Puisque nous avons le temps, prenons-le !

« Tu pourrais réfléchir à cela », « Tu pourrais rajouter ce point », « Je n’aurais pas développé l’approche sous cet angle-là ». Bref, vous vous retrouvez à ce stade avec une sorte de nouveau cahier des charges. Ce nouveau cahier des charges va commencer à mettre un peu de pression dans le système car il va vous forcer à repasser par une phase de collecte de données, analyse, etc. (Schéma classique d’un Rework de gestion de projet).

Le travail est effectué, la Deadline de soumission approche, et vous délivrez votre article auprès de votre directeur de thèse. Votre zone de confort commence sérieusement à s’amenuiser et votre directeur le voit bien. C’est pour lui le moment de vous dire que vous avez fait du bon travail, qu’on avance, « mais qu’il y a encore des modifications à apporter ».

A ce stade, quand vous écrivez votre première article, que vous voyez la deadline arriver et que vous êtes en charge de gérer des projets, vous vous permettez de signaler à votre Directeur de thèse que le jalon approche. Et c’est ainsi que fuse la réponse : « T’inquiète, on a encore le temps, toutes les deadlines de conférence bougent 2 semaines avant la fin pour faire un rappel et gérer les retardataires ». N’est-ce pas là une superbe manière d’institutionnaliser le syndrome de l’étudiant ??!

Bon bah, puisqu’on a le temps, prenons-le (Acte II de la Loi de Parkinson) !!

Nous sommes à 2 semaines de la fin – enfin non, maintenant à 6 semaines de la fin  –  et on repart pour un rework à mi-chemin entre de la mise en forme, du contenu, voire même de nouvelles idées… et ce, jusqu’à la veille de la deadline pour soumettre votre article !

Maintenant, prenez tout cela et ajoutez un paramètre subtil : Un doctorant a régulièrement plusieurs directeurs de thèses vers lesquels il va proposer son article :

  • Quelle est la probabilité pour que les Directeurs de Thèse répondent à l’étudiant en même temps ?
  • Quelle est la probabilité pour que les Directeurs de Thèse possèdent le même avis ?
  • Enfin, quelle est la probabilité que l’étudiant puisse prendre en compte tous ces avis ? (D’ailleurs on vous expliquera que tout ce qui ne pourra pas être traité dans cet article fera l’objet d’un autre article… Publish or Perish)

Bref, vous l’aurez compris, il n’y a pas que les entreprises qui souffrent de gestion de projets !

PS : ça n’enlève rien à la pertinence des commentaires des Directeurs de Thèse qui ont su me guider et faire preuve d’une patience certaine pour me supporter durant ce projet 😉

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